Mme ABDOU ALI Fatouma Zara, Présidente de l’Association de Lutte Contre la Mendicité des Enfants et des Femmes au Niger

Mme ABDOU ALI Fatouma Zara, Présidente de l’Association de Lutte Contre la Mendicité des Enfants et des Femmes au Niger

Bonjour Madame, merci de nous avoir accordé cet entretien. Pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Fatima Zara Ali, je suis  née le 24/06/1993 à Zinder où j’ai effectué mes études primaires. Je suis titulaire d’un diplôme en Gestion des ressources humaines et en administration que diplôme obtenu à l’Institut Universitaire de Technologie de l’Universitaire à Zinder. En ce qui concerne mes études secondaires, j’ai fréquenté l’école Kaoucen de Zinder puis au Lycée Technique Dan Kassawa de Maradi (LTDK) en 2012 suite à un transfert scolaire. Actuellement j’évolue dans le domaine associatif

Effectivement vous êtes présidente d’une structure qui œuvre pour le bien-être des femmes et des enfants à travers le volet de lutte contre la mendicité. Qu’est-ce qui a motivé la création de cette structure et votre choix de militer dans les mouvements associatifs ?

Permettez-moi d’abord de présenter cette structure qui est l’Association de Lutte Contre la Mendicité des Enfants et des Femmes (ACMEF). C’est une organisation nigérienne créée le 02 Mars 2019 et reconnue par l’Etat du Niger par l’arrêté N°00752/MISPD/ACR/DGAPJ/DLP du 02 Aout de la même année dont le siège social se trouve à Zinder.

La création de cette structure, pour répondre à votre question est née de la volonté et de l’engagement de ses animateurs, qui sont essentiellement des jeunes. Nous avons pour objectif à travers cette structure de manière globale d’«agir contre la mendicité des enfants et des femmes», qui est un phénomène très préoccupant à Zinder. Les camarades avec lesquels la structure a été créée ont bien voulu placer leur confiance en ma personne pour diriger l’Association.

Parlant de ma motivation a intégré le mouvement associatif, la seul raison, c’est mon engagement en tant que jeune de pouvoir apporter ma contribution à lutter contre ce phénomène. C’est ainsi que depuis la création de cette structure nous avons réalisé plusieurs de sensibilisation  à l’endroit des populations, notamment les femmes sur les risques liés à la mendicité.

Mais avant de créer cette structure, il faut noter que au cours de ma vie active j’ai eu la chance de travailler en tant que bénévole dans plusieurs autres structures des jeunes. C’est là j’ai acquis beaucoup d’expériences à travers des stages et des formations dans plusieurs domaines. Donc, c’est toutes ces expériences qui ont motivé mon adhésion et mon engagement au sein des structures associatives, notamment au niveau de Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), à Rojalnu ODD-Niger ainsi que dans bien d’autres.

Vous venez de dire que vous avez réalisé plusieurs actions de sensibilisation, c’est seulement de la sensibilisation que vous faites ?

Non ce n’est pas seulement la sensibilisation que nous faisons. En plus de ces actions, d’ores est déjà en avril 2019, nous avons mené plusieurs autres activités dans le cadre de l’organisation des femmes en groupements, de l’organisation des activités de plaidoyer et de la Formation des femmes et des jeunes en alphabétisation. Aussi, au courant de l’année 2020, nous avons mené une étude sur la mendicité dans la ville de Zinder avec l’appui du Conseil Régional de Zinder. Cette étude acontribué dans la mise en œuvre de plusieurs actions, dans le seul et unique but de contribuer à réduire le phénomène de la mendicité à Zinder.

 Toujours dans son dynamisme et l’engagement de ces membres dans ce combat qu’elle considère désormais noble, l’association a mis à la disposition de plusieurs écoles, quartiers et à la maison d’arrêt de Zinder de Zinder des kits d’hygiène.de plus, pour contribuer à la prise en charge des enfants orphelins, nous avons engagé l’initiative de collecte des dossiers de candidature du parrainage des enfants orphelins.

Aujourd’hui, même si le défi est loin d’être relevé nous nous réjouissons d’avoir apporté un plus dans l’amélioration de cette situation, mais aussi dans l’amélioration des conditions de vie et du bien-être des populations. Toutes nos actions cadrent bien avec la mission principale de l’acmef, celle d’appuyer les femmes et les enfants en situation de mendicité et de marginalisation à travers toutes initiatives visant à leur autonomisation et à  leur plein épanouissement.

Quels sont les défis auxquels vous vous faites face dans vos activités ?

Les défis auxquels nous faisons face dans nos activités sont énormes.  Quand nous arrivons à avoir un cas victime de violence souvent nous n’avons pas des moyens de le prendre en charge. Donc toute notre difficulté c’est le manque des moyens de prendre en charge les victimes. Nous avons aussi besoin d’encadrement et de soutien des partenaires qui interviennent sur ces questions.

Quelles sont les ambitions de la structure  pour le futur ?

Notre ambitionne c’est de faire en sorte que chaque enfant et chaque femme victime de mendicité et de maltraitance soient pris en charge, misent dans ses droits et soient autonomes. Notre engagement c’est de faire en sorte que chaque victimesoit capable de contribuer un jour au développement de son Pays. C’est pourquoi l’organisation ambitionne de faire, d’ici 2030, du Niger un pays où il n’ya pas beaucoup des mendiants.

En tant que femme et jeune, quelle perception faites-vous de la situation de la femme nigérienne ?

Je pense que l’autonomisation de la femme au Niger est un atout économique pour le pays. La femme contribue beaucoup dans le développement socioéconomique du pays à travers des petites activités génératrices de revenus.

Aujourd’hui, le mythe est cassé, car il n’y a pas un métier ou une activité pour l’homme ou pour la femme. Ce qu’il faut reconnaitre aussi, c’est que les revenus de la femme sont consacrés généralement dans la gestion de la famille au même titre que l’homme ou de fois plus que l’homme même. Mais malgré cela d’autre femmes sont marginalisées, sont victimes des violences et privées de certains de leurs droits au sein de foyers et de la communauté. La femme est un être fort, capable d’investir pleinement dans sa communauté en vue de contribuer à son développement.

Avez-vous un appel dans ce sens ?

Il est grand temps pour que l’Etat, à travers les plus hautes autorités, les partenaires techniques et financiers, les institutions internationales et les agences des nations unies, accordent une attention particulière aux initiatives de développement surtout quand elles sont portées par des jeunes. A cette ère de l’émancipation, de l’émergence et de l’autonomisation ou de la recherche de l’indépendance des femmes, les acteurs méritent l’accompagnement nécessaire. Si en politique il est difficile aujourd’hui pour les femmes de présider à la destinée des organisations politiques, dans le monde des ONG et Associations, surtout des jeunes cet exemple d’engagement et de fierté pour les femmes mérite tout simplement l’appui de tous.

                                                                                                                                                                                                                                                                                    ''Réalisé par Ali Maman ONEP''